Un joueur, Un club : Julien Marchand, US Montréjeau – Gourdan-Polignan
05/05/2022En plein cœur du Comminges à une quinzaine de kilomètres de Saint-Gaudens et une centaine de Toulouse, la cité de Montréjeau est entourée des départements de l’Ariège, du Gers, des Hautes-Pyrénées et de cette Espagne « qui pousse un peu sa corne » comme écrivait Nougaro. Un parcours de golf, la Garonne, une base de loisirs, des tennis et la voie ferrée jouxtent cette ville voisine de celle de Gourdan-Polignan, desservie elle aussi par le TER et l’A64. Si le stade Raymond-Rogé, en contrebas de la cité, est le fief de l’US Montréjeau – Gourdan-Polignan ; ce dernier dispose aussi d’une enceinte sur les hauteurs de la ville, non loin du superbe château de Valmirande. Le phare sportif, Lannemezan (Fédérale 1), n’est qu’à quinze minutes quand le pic du Midi, un peu plus loin, rappelle que les Pyrénées forgent les hommes et les caractères. L’international tricolore des Bleus Julien Marchand en est justement un.
Entre 2003 et 2009, le talonneur chelemard y a découvert la balle ovale avec ses frères dont Guillaume, qui évolue aujourd’hui au LOU. Ils y ont bénéficié des conseils avisés de leurs premiers coaches parmi lesquels Julien Soula : « L’US Montréjeau – Gourdan-Polignan est un club sain et très famille. Il n’y a pas de différence entre les séniors ou l’EDR. »
À la tête de cette entité qui a tôt fait de s’unir avec le village voisin de Gourdan-Polignan dans les années 80, on trouve un trio de passionnés : Patrick Capelle, président depuis cette saison, Jean-Dominique Adoue, responsable de l’EDR, et Jean-Luc Soueix, secrétaire général. Ils dirigent tous les trois cette entité de 178 licenciés dont une école de rugby de 96 gamins. Championne de France PH en 2019, la première évolue en Honneur après avoir redémarré en Séries en 2016 après une mise en sommeil. Les entraîneurs, Julien Daval et Florent Fortassin (frère de Fabien) rappellent qu’une autre famille célèbre, les Fortassin, est aussi originaire de Gourdan-Polignan. « C’est un rugby de clocher ici, reposant sur un esprit famille, de convivialité et de transmission, explique le précieux Jean-Luc Soueix. Après la période difficile du Covid, cela repart plutôt bien en termes d’effectifs et de motivation. » Ex-pilier des Rouge et Noir, mais aussi de Lannemezan en Groupe B, le président Patrick Capelle est proche du sportif. « Nos joueurs sont combattants et solides, même si la tradition de rugby s’est toujours voulue joueuse ici. Et avec de la convivialité. »
Ancien de Boulogne-sur-Gesse, « Jean-Do » Adoue gère quant à lui la jeunesse au sein de l’école de rugby. « Quand on a la foi comme nous, on peut faire beaucoup de choses même si on manque parfois de bénévoles. En tout cas, les exemples de joueurs et joueuses formés ici, comme les frères Marchand ou l’internationale Laetitia Grand, boostent les enfants. Notre prochain objectif est de labelliser notre école de rugby. » Mais à l’USMGP, on cherche aussi à se diversifier en dehors des pratiques historiques. Un jeune, Hugo Weidner, se forme au travers d’un BPJEPS tout en faisant profiter le club de ses acquis. Il intervient durant la semaine au lycée de Gourdan-Polignan, au collège de Montréjeau, voire dans les écoles et les crèches du coin.
Le rugby handicap est aussi pratiqué le jeudi après-midi avec Florien Capelle et Céline Barrère. Avec un projet de club-house neuf et une envie de montée en Fédérale 3 dans les cartons, le club haut-garonnais se veut modestement ambitieux. Les origines latines du nom Montréjeau proposent un « Mont du roi ». Le prochain retour de Julien Marchand sur ses terres pourrait prêter à la métaphore. Mais son humilité et celle des amoureux de ce club sont bien trop fortes pour penser faire autrement qu’en toute simplicité. Mais avec force, caractère et passion.
Union Sportive Montréjeau – Gourdan-Polignan
- Fondé en 1920
- Rue Salvador Allende, 31210 Montréjeau
- 05 61 95 71 07
- Budget : 120 000 euros
- Président : M. Capelle
- EDR (96 licenciés, dont quelques rassemblements sur certains âges) : M16, M14, M12, M10, M8, M6, Baby Rugby
- Séniors : 64
- Vétérans : les Diables noirs (flag)
Julien Marchand : « Des éducateurs qui nous ont appris à aimer ce sport »
Vous souvenez-vous de vos débuts à l’USMGP ?
Avec mon frère Guillaume, on a d’abord joué au foot dans le club du village. On a même fait du hand à un moment. Petit à petit, je me suis tourné vers le rugby à Montréjeau. Dès le premier entraînement, cela s’est très bien passé. J’avais des copains au foot et au rugby, j’ai donc alterné les deux activités au début. Je me souviens même de week-ends où je faisais deux matches, un le samedi et un le dimanche. J’ai finalement privilégié le rugby pour sa mentalité.
Quels souvenirs gardez-vous de ce club ?
C’est là que j’ai commencé à découvrir ce qu’était vraiment ce sport, mais aussi ses à-côtés, notamment le partage. Je me souviens de voyages mémorables en bus et d’amitiés qui se créent rapidement. Je me suis éclaté à passer mes mercredis et mes week-ends dans ce club génial. L’ambition est également venue, chaque gamin aspirant à jouer en équipe une.
Vous rappelez-vous les dirigeants de l’époque ?
Bien sûr ! Alexandre, Bernard, Christian ou Julien ont été mes premiers entraîneurs. Ils étaient top. Des bénévoles engagés, des éducateurs qui nous ont appris à aimer ce sport et ses valeurs. Malgré tout un tas de gamins à se farcir parfois, ils étaient habités par ça. Sans parler de victoire, leur seul plaisir était qu’on prenne, nous, du plaisir. J’ai bien sûr gardé contact avec eux.