Un club / Une action : Blagnac, un futur centenaire exemplaire

14/09/2021
L’aéroport et Airbus ont rendu célèbre cette cité de près de 25 000 habitants. Et à Blagnac, le rugby tisse sa toile. Il est à sa façon un acteur sociétal proposant bien plus que la pratique d’un sport dont l’équipe une en Nationale et la section féminine ont assuré la réputation.

C’est sous un même blason et ces mêmes couleurs rouge et bleu que l’ex-Blagnac Sporting Rugby Club est devenu Blagnac Rugby. Il regroupe l’entité masculine évoluant en Nationale, la féminine (BRF) et l’association école de rugby (BSCR). Ces dernières années, le club haut-garonnais avait fait parler de lui par l’entremise de l’ancien international Frédéric Michalak, devenu actionnaire principal de la SAS en 2016, suivant le projet de son ami d’enfance Benoît Trey. Ce dernier, aidé par Patrick Roumagnac au niveau de l’association, est justement l’actuel président du club, lui qui compte 32 licences en 38 ans, que ce soit en tant que joueur, éducateur, président de l’école de rugby, responsable partenaires et président du club donc, depuis 2016. Les actions du club sont aujourd’hui nombreuses. Elles touchent le rugby, mais pas uniquement, avec toujours l’individu au cœur du projet.

Se rapprocher des clubs voisins pour faire émerger des joueurs du cru

Cap 2022, projet structurant et transversal pour l’ensemble des licenciés du club, en est le parfait exemple. L’idée est évidemment de maintenir les équipes premières masculine et féminine en haut de la Nationale et de l’Élite 1 féminine mais, surtout, d’insister encore davantage sur la formation, avec un projet sportif commun à toutes les équipes. Après de longues années de service, le manager général Christophe Deylaud a pris de la distance.

Pour le remplacer et continuer de prôner le même rugby et les mêmes repères auprès de toutes les entités, avec une parité et une mixité fortes, les dirigeants ont opté pour une commission sportive pilotée par Éric Escribano et Romain Fuertes. Le pôle jeunes est, lui, dirigé par Sonny Fablet et Pierre Verdenal. Avec pour leitmotiv de toujours faire jouer les meilleurs talents, quel que soit leur âge, et de se rapprocher des clubs voisins pour faire émerger des joueurs du cru.

Des actions pour la reconversion des anciens

Le projet du club se veut en effet social, sociétal et territorial, avec une commission emploi et formation, avec des actions pour la reconversion des anciens, la formation et l’insertion des plus jeunes, des actions via des conventions auprès des écoles, collèges et lycées de la ville, mais aussi l’aide aux devoirs pour certains. Bref, comme le dit le président Benoît Trey, « avoir une empreinte importante sur le territoire bien au-delà des deux équipes premières ». D’autres actions ont vu la réalisation d’une fresque à l’entrée du stade Ernest-Argelès avec des graffeurs et des enfants de la ville ou l’organisation de soirées caritatives avec vente aux enchères.

Le projet est enfin évidemment économique. Il s’agit de fédérer autour des Rouge et Bleu des entreprises qui partagent leurs valeurs. Depuis 2016, le nombre de sponsors est ainsi passé de 150 à 300. Et contrairement aux idées reçues, le monde de l’aéronautique n’est pas très largement majoritaire au sein de ce club d’entreprises partenaires se réunissant mensuellement. Des annuaires interactifs ont été créés par le club, en bon animateur de réseau de business. Une convention de délégation de service public a été signée avec la mairie au sujet des installations sportives.

Ainsi, le club a gagné en autonomie quant à son exploitation, à l’instar de la mise à disposition de locaux aux entreprises ou de sa Brasserie des Caouecs avec vue imprenable sur le terrain principal avant une balade digestive possible le long d’une Garonne qui jouxte le tout. « Nous avons réussi à créer une synergie et toute une économie autour de nos infrastructures, qui, hors Covid, vivent au quotidien, détaille Benoît Trey. C’est aussi ce qui nous a permis d’avoir des fonds propres régénérés qui ont permis de passer une deuxième saison de crise. Alors oui, Blagnac Rugby est un club sain mais les projections à moyen terme, nous ne les connaissons pas face à la conjoncture. »

Place au projet « Ambition Caouec 2030 »

Une commission emploi-formation existe également, tel un véritable réseau. Selon les CDI, CDD ou types d’études de chaque élément du club, des réflexions de soutien sont menées. Par ailleurs, les besoins des quelque 300 partenaires sont analysés et mis en relation avec les besoins des joueurs et joueuses. Mais depuis quelques mois, c’est vers l’avenir que le Blagnac Rugby est tourné. Son centenaire, en septembre 2022, marquera l’issue de ces projets avant de sauter vers l’horizon 2030 et un nouveau projet dénommé « Ambition Caouec 2030 ». Au cœur de cet avenir à dessiner, l’idée de se doter d’un centre de formation et de performances sous la forme d’un campus pourrait permettre de franchir un autre cap. Car ce n’est pas parce qu’on n’est pas le glorieux voisin toulousain qu’on ne peut pas déborder d’ambitions et de bonnes idées.

Blagnac Rugby