Sébastien Piqueronies : « Un format de très haut niveau »
08/02/2021Quelle est votre réaction sur le Tournoi condensé annoncé pour le 19 juin ?
« C’est une bonne nouvelle pour baliser et enfin peaufiner notre planning. On s’y attendait, c’était des réunions de concertation avec les VI Nations. On savait que c’était une option envisagée et cela vient confirmer la régulation du planning que nous avions anticipé ».
Comment jugez-vous le format de la compétition ?
« C’est excitant de jouer une compétition sur le format Coupe du monde à savoir avec des matches tous les quatre jours avec le rythme et l’intensité que cela suppose. Pour nous, c’est très intéressant de se préparer sur ce modèle. Ce ne sera qu’un format continental en termes d’équipe jouée mais qui en termes de rythme sera un format de très haut niveau ».
Comment préparez-vous cette échéance ?
« On se base sur plusieurs actions, évidemment prioritairement le suivi et l’accompagnement de nos meilleurs joueurs en clubs. Ensuite il y aura certainement un ou des « warm up » face à nos amis anglais ou italiens. Nous travaillons sur d’autres projets tels que des stages de formation de nos premières lignes, des stages avec l’équipe de France à 7 pour développer nos profils sur une base de haute vitesse et de précision technique. Nous souhaitons également proposer de nouveau des stages au poste si les conditions sanitaires le permettent dès l’arrivée du printemps. Nous envisageons ces stages en région, au plus proche de nos clubs, en concentrant nos meilleurs potentiels de la filière. On ne manque pas d’idées pour développer nos jeunes et architecturer chaque parcours que l’on ambitionne unique ».
Quel est l’importance de la relation avec les clubs pour ce développement ?
« La base initiale est le suivi et l’accompagnement du joueur en club. Malgré la conjoncture actuelle, tous nos centres de formations et tous nos clubs professionnels continuent de fonctionner. Nous avons le privilège que tous les supports du haut niveau fonctionnent à plein régime dans notre pays et c’est un luxe ! Sans oublier qu’aujourd’hui, toutes les équipes de France travaillent en synergie alors toutes ces actions vont dynamiser la filière ».
Comment gérez-vous tous ces adaptations auprès des joueurs ?
« La priorité dans notre accompagnement est de leur donner de la perspective. Il faut bien les mettre sur le chemin. Il faut savoir que le projet moins de 20 ans n’est qu’une étape de développement. À partir du moment où nous ouvrons le sas et que nous leur donnons la finalité qui est de devenir le meilleur possible, je pense que les joueurs acceptent ces aléas et les assument en totalité. L’obsession est de progresser quotidiennement et non d’atteindre telle ou telle sélection ».
Finalement si les étapes changent, le but reste invariable …
« Exactement ! le but est de créer les conditions pour devenir le meilleur joueur du monde à son poste pour les plus forts potentiels suivis. La clef est le parcours de développement et le noyau central est le joueur mais l’écosystème, l’environnement prioritaire reste le club, son bassin d’appartenance. À partir de là, nous construisons un parcours de développement ».
L’adaptation est-elle la clef de la réussite ?
« Cette période est propice à développer plusieurs formes d’intelligence si nous la définissions par une forme d’adaptation face à l’environnement perçu. Je crois que quoi qu’il en soit nous sommes en train d’énormément booster des compétences de joueurs et de staff dans ce monde incertain et instable mais ô combien générateur de développement. Je le répète mais c’est un véritable luxe de pouvoir disposer d’un écosystème qui fonctionne encore dans ce climat mondial. Je sais que c’est une période dramatique pour certain alors il faut avoir l’humilité pour nous sportifs de nous remettre à notre modeste place. In fine, notre ambition sportive reste de réduire l’écart concurrentiel avec les nations majeures durant cette période ».