Manae et Teani Feleu : Deux soeurs, une ambition

À Grenoble où elles ont emménagé fin août, les soeurs Manae et Teani Feleu vont découvrir un univers et un climat bien loin de la douceur de vivre de Futuna, l’île du bout du monde où elles ont bien grandi. L’aînée, Manae, 20 ans, s’est déjà acclimatée après trois années à Dijon, en Bourgogne, région natale de la maman. Leur père, lui, est polynésien pur souche. Les deux sont profs d’EPS. « Ils étaient athlètes en épreuves combinées, on a toujours baigné dans le sport. Et c’est notre père qui nous a initiées au rugby », se souvient la nouvelle 3ème ligne des Amazones.

Nées à Mâcon, elles ont chacune rejoint Futuna quelques semaines après leurs premiers cris. Comme sa grande sœur Manae, Teani est partie à 14 ans étudier pendant trois ans dans les faubourgs de Napier, en Nouvelle-Zélande. « On a trop de chance d’avoir pu faire ça. J’y ai appris à être autonome très jeune. Le rugby est une religion là-bas et le sport presque aussi important que l’école », glisse Manae Feleu, étudiante en 3ème année de médecine.

Poursuivre le parallèle et enfiler la tunique bleue

À son arrivée en France, Manae a redoublé sa première année, peut-être parce qu’elle avait décidé de mettre sur pause l’activité ovale. « Reprendre le rugby m’a fait du bien psychologiquement, j’ai trouvé un équilibre. » Repérée par le staff de France U20, elle participe en mars 2019 aux deux succès face à l’Angleterre, en 2ème ligne. Et réussit quelques mois plus tard son concours d’entrée à la faculté de médecine. Pour poursuivre ce rêve bleu et passer un cap, elle a donc décidé de rejoindre Grenoble, bien accompagnée. « Je vais découvrir l’élite avec ma petite sœur qui vient de finir son lycée, le même que moi en Nouvelle-Zélande. On vient en métropole depuis toutes petites pour les fêtes de fin d’année et je suis sûre qu’elle va très bien s’adapter. »

Teani, 17 ans, a également traversé la planète en juin dernier avec la sélection Outre-mer qui a participé aux championnats de France à 7 moins 18 ans et fait partie du Top 100 moins 18 ans désigné l’hiver dernier. La nouvelle trois-quarts centre iséroise entend poursuivre le parallèle avec Manae jusqu’à enfiler bientôt la tunique bleue. Cette dernière ne cache pas ses ambitions : « Mon objectif ultime est de jouer en Bleu. Un retour en Nouvelle-Zélande pour la prochaine Coupe du monde serait un rêve. Mais si ce n’est pas celle-là, la prochaine, ça ira très bien », sourit-elle. Et la petite sœur ne rêve pas d’autre chose.