Laure Touyé : « Tout faire pour être à la Coupe du monde »
19/01/2021Avant vos 18 ans, vous n’aviez jamais touché un ballon de rugby ?
Il m’est arrivé de faire quelques passes dans le jardin avec mon cousin…
Étonnant pour quelqu’un qui vient du Tarn-et-Garonne, une terre de rugby…
J’ai fait du judo depuis mes 4 ans. J’avais intégré le Pôle Espoirs de Jolimont, à Toulouse. On était rassemblés avec la section rugby où j’avais de nombreux amis. Comme j’ai arrêté le judo après la première année, les copains du rugby me disent de venir essayer. Je commence à aller voir des matches et ça me donne envie d’être sur le terrain. Le judo, on est tout seul pendant les combats, ce n’est pas du tout pareil. Je signe alors à Grenade en première année sénior, en Fédérale 3.
Où vous n’êtes pas restée longtemps…
Je joue en parallèle avec l’équipe universitaire, où je suis repérée par Blagnac. C’est un gros club, je connais quelques filles du lycée, je suis super contente. Je passe vite de centre à pilier droit. Je suis d’ailleurs appelée dès la première année pour un stage des M20 françaises. Ça me fait plaisir… et bizarre ! Ça n’a pas grand-chose à voir avec le rythme en club. C’est là que je me dis que je peux toucher au haut niveau.
Quand l’avez-vous atteint ?
En novembre 2016. Je viens tout juste de passer au talonnage. Il y a un forfait sur la Tournée d’automne et je suis appelée. Je suis très étonnée car je n’avais eu aucun retour de la sélection après l’expérience en M20. On joue face aux USA (défaite 36-10), pas un très bon souvenir. Je rentre à la 70 e et je prends un carton jaune après 2’30’’ de jeu !
Vous faites partie des 24 premiers contrats fédéraux, vous êtes régulièrement appelée avec le XV de France, vous devez forcément avoir la Coupe du monde en point de mire…
C’est notre objectif à toutes à long terme. On a déjà commencé à se préparer pour ça. J’ai tellement envie de faire partie de cette aventure et je vais tout faire pour en être.
Ressentez-vous parfois les inconvénients de vos débuts tardifs ?
Ça arrive, oui. Il y a encore des choses basiques pour des joueuses qui ont été en école de rugby que je n’ai pas, des gestes techniques, des petits détails. Mais j’ai la chance de vite assimiler les choses, ça ne me porte donc pas trop préjudice.
Que faites-vous en dehors des terrains de rugby ?
Je suis animatrice en écoles, un travail également bien impacté par la situation. C’est comme le rugby, on est un peu dans l’incertitude sur ce qu’il va se passer. Je dessine aussi beaucoup, je vais d’ailleurs commencer une formation d’illustration.