La Rose bleue

09/02/2021
Rose Bernadou a découvert le XV de France cet automne. La jeune pilier droit de Montpellier (20 ans) nous raconte son parcours jusqu’à ces trois premières convocations, qui en appellent beaucoup d’autres.

Rose Bernadou a joué son premier match avec l’équipe première de Béziers la veille de ses 18 ans. En mars dernier, c’est le confinement qui perturbe son vingtième anniversaire. Mais il y a bien plus grave… L’Héraultaise est ravie de passer dans une nouvelle décennie au calme et en famille, dans le village de son enfance de Cessenon-surOrb.

Après s’être essayée aux tatamis, Rose ajoute à 8 ans son nom dans la longue lignée de rugbymen des Bernadou, d’abord dans l’entente des Rives d’Or où elle fait toutes ses gammes avant un court déménagement à Béziers qui semblait écrit. « Mon grand-père a entraîné les espoirs de l’ASBH, mon père et son cousin ont joué en équipe première. Au départ, mon père pensait que le rugby n’était pas un sport de filles ! Moi, ça m’a plu tout de suite même si au début, je passais plus de temps à ramasser les pâquerettes. »

Une intégration rapide au MHR

Rose quitte le cocon familial à 15 ans pour intégrer le Pôle Espoirs de Jolimont, à Toulouse. Elle y suit une formation au poste de pilier quand elle est plus souvent utilisée en club en numéro 8, où sa puissance faisait également de beaux ravages. Par conviction, l’étudiante en BTS Bioanalyses et contrôles préfère être à la pointe du combat qu’au fond de la mêlée : « J’aime beaucoup les tâches de l’ombre, les rucks, les mêlées… », glisse-telle.

Sa trajectoire prend encore de la hauteur à sa majorité. Elle rejoint logiquement Montpellier. «Ils me voulaient depuis cadettes. J’avais eu d’autres contacts, mais le projet sportif m’a emballée et je restais près de la famille. Je n’ai pas hésité longtemps. » L’intégration est rapide, le MHR est sacré champion de France, mais une fracture de la malléole la coupe dans son élan et la prive d’une première expérience avec les Bleues moins de 20 ans.

Contente et surprise de sa première convocation en Bleu

La pandémie mondiale la prive de sa seconde année dans la catégorie. Elle garde quand même un très bon souvenir de 2020, enfin trois bons souvenirs et autant de matches disputés cet automne directement avec le XV de France : «J’avais essayé de garder un peu de contenance quand Annick Hayraud m’avait annoncé ma première convocation pour un stage en juillet, mais j’étais trop contente. Surprise aussi. Et encore plus surprise d’être titulaire. Je n’en ai tiré que du positif à titre personnel, malgré les défaites (contre l’Angleterre et un nul face à l’Écosse). Je sais que je vais m’améliorer grâce à cette expérience. J’en rêvais, mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt. »

Blessée au poignet, elle n’a pas pris part au rassemblement des Bleues fin janvier. À 20 ans, elle a tout le temps de s’imaginer un horizon bleu. Elle rêve aussi forcément d’un automne en Nouvelle-Zélande.