La formation et les Bleuettes promettent un bel avenir

Ils se nomment Ntamack, Woki, Bamba, Lebel ou Barassi. Ils font partie intégrante du groupe France masculin récemment chelemard. Avant cela, ils ont été sacrés champions ou doubles champions du monde M20. De quoi donner des idées, forcément. Une des raisons pour lesquelles les sélections M18 et M20 féminines sont soutenues et développées, pour fournir les talents de demain au XV de France d’Annick Hayraud. Responsable du projet sportif du XV de France Féminin, Thomas Darracq a le sourire quand il évoque la jeunesse hexagonale. « Nos M20 ont un bilan de onze victoires pour une défaite et un nul contre les Anglaises. Les M18 viennent d’achever une superbe période en disposant aussi de l’Angleterre. On espère être en train de revivre ce que la FFR a vécu avec ses Bleuets sacrés en 2018 et 2019. La quantité, la qualité et l’état d’esprit des effectifs donnent beaucoup d’espoir pour la suite. » Sur les rassemblements du XV de France Féminin, un maximum de joueuses du Pôle France et le staff des M20 de Nicolas Tranier et Élodie Poublan sont intégrés aux entraînements. De quoi faciliter la transmission du projet.

Internationale à XV et à 7 en équipes de France M20, Marie Dupouy, 19 ans, suit un IUT génie civil à l’université, où elle profite d’un statut de sportive de haut niveau pour achever son cursus en trois ans au lieu de deux. Licenciée à Blagnac, elle assume ce statut de pluriactivité qui concerne la plupart des rugbywomen qui tutoient le haut niveau et ne sont pas sous contrat fédéral. « On a pu s’apercevoir lors des derniers matches des Bleues M18 que leur niveau a augmenté, se réjouit-elle. C’est très positif pour les internationales M18 et M20. Tout est mis en place pour nous accompagner, que ce soit en sélection ou en club. On a l’impression que nous sommes sur la meilleure voie possible pour réussir au plus haut niveau. »

Mais en descendant encore en âge, la formation va bien plus loin que les équipes de France ou études universitaires. Si Guillaume Lafont est responsable national des Académies-pôles Espoirs, Thomas Darracq y intervient aussi, mais également au Pôle France. « Les Académies-pôles Espoirs estampillées rugby féminin n’étaient qu’au nombre de 4 il y a trois ans, se souvient-il. Elles sont de l’ordre de 17 aujourd’hui ! La mixité filles-garçons sur certains entraînements (15 à 18 ans, ndlr) y est prônée par la Direction sportive et c’est aussi bénéfique. Bref, ce sont 200 joueuses qui peuvent se développer à travers un double projet et des établissements scolaires qui jouent le jeu. »

Vice-présidente en charge du rugby féminin, du développement de la pratique féminine et de la féminisation auprès de la FFR, Brigitte Jugla insiste sur l’importance des actions réalisées ces dernières années : « On s’est posé la question de ce que devait être le rugby féminin et quelle devait être son évolution. Courant avril, nous avons organisé un séminaire sur le rugby féminin et y avons écrit le Plan d’orientation stratégique du rugby féminin jusqu’en 2033. C’est un socle qui va booster encore davantage la haute performance, le développement et la féminisation générale. Avec la nouvelle loi sur le développement du sport en France, il faudra qu’il y ait 50  % de femmes. Cela va encore pousser davantage les recrutements en plus de nos actions vis-à-vis de l’arbitrage en parallèle avec la DTNA, vis-à-vis des entraîneurs avec des diplômes ou des bénévoles et dirigeants de club. » Ainsi, des petites filles aux joueuses du XV de France, ce sont toutes les licenciées FFR qui feront en sorte de s’amuser et de performer.

LA MALLETTE PÉDAGOGIQUE

La FFR a mis en place une mallette pédagogique qui propose une série d’outils pour accompagner les éducateurs dans le développement de la pratique féminine. On y trouve des documents proposant des contenus d’entraînement adaptés, une semaine type d’entraînement ; les aspects physiques, techniques, tactiques et mentaux sont aussi abordés. Une version téléchargeable existe également sur le site de la FFR.