Jérôme Garcès : « Une aventure extraordinaire »
28/05/2021Quel bilan tirez-vous de ces huit semaines au cœur des Bleus ?
À titre personnel, ce fut une expérience très enrichissante. Pendant huit semaines, j’ai été intégré à un staff, à une équipe. Je n’avais jamais vécu ça. Ça permet de regarder le rugby d’une autre façon. Je pense que ça a été bénéfique pour tout le monde.
Étiez-vous membre du staff à part entière ?
Oui. Fabien [Galthié] et Raphaël [Ibanez] m’ont intégré dès la première réunion. J’ai participé à tout, aux entraînements à haute intensité ou aux séances plus techniques, à la préparation des matches avec l’angle de la discipline comme priorité.
Une discipline qui avait coûté cher aux Bleus à l’automne…
C’est ce qui a décidé Fabien ! Il m’a appelé un peu après la Coupe d’automne des nations et m’a parlé de l’idée d’intégrer un arbitre dans le staff pour réduire ce nombre de pénalités. Avant l’Écosse, on était l’équipe la plus disciplinée du Tournoi avec huit pénalités par match en moyenne.
Avez-vous réussi à expliquer aux Bleus l’essai de Maro Itoje ?
Je n’étais pas forcément là pour expliquer les décisions arbitrales. On s’est concentrés sur nous, sur notre discipline. On doit maîtriser ce qu’on peut maîtriser. C’est important d’avoir cette vision sur l’arbitrage, les règles du jeu, la discipline. On sait très bien que les matches de haut niveau se jouent sur des détails.
Humainement, que tirez-vous de cette expérience ?
Ça a été une aventure extraordinaire. J’ai découvert la vie d’une équipe de l’intérieur, la préparation à de grands matches, une remise de maillots et un peu tout l’envers du décor que je n’avais jamais vu. J’ai découvert aussi des gens que je ne connaissais pas forcément. Ce fut vraiment une expérience très enrichissante pour moi. J’espère qu’elle l’a été pour tout le monde.
Avez-vous aussi découvert de nouvelles émotions pendant les rencontres ?
Tout à fait. Avec cette implication pendant la semaine, je vis les 80 minutes du match vraiment différemment de ce dont j’avais l’habitude. On passe par toutes les émotions. Le pays de Galles, ça a été très fort avec ce succès à la dernière seconde. Le dernier match aussi, avec un scénario différent et la défaite. Il faut arriver à se détacher de ce côté émotionnel. Mais c’est dur.
Le retour au quotidien a-t-il été difficile ?
La semaine après l’Écosse, j’avoue qu’il m’a fallu un peu de temps pour me remettre de toutes ces émotions, du travail intense fourni pendant huit semaines. Du lundi au dimanche, ça n’arrête pas. Je suis revenu à mes activités à la DTNA (en charge du secteur pro) pour bien terminer le Top 14 et la Pro D2 qui entrent dans la dernière ligne droite.