Haut niveau féminin : Tracer la voie !
30/05/2025En Angleterre le 23 août prochain, au Sandy Park d’Exeter, nos Bleues entreront en lice face à l’Italie pour le premier match de la phase de poules. D’ici là, les internationales, comme celles qui rêvent de le devenir, termineront leur saison en club, prendront un peu de repos, avant de plonger dans l’intense préparation d’avant-Mondial. Mais une telle échéance ne s’improvise pas à la dernière minute. C’est tout le rugby français d’élite qui se mobilise et qui travaille dur depuis plusieurs années avec une seule idée en tête : décrocher enfin ce titre mondial.
Un seul point. C’est ce qui a manqué aux Bleues pour l’exploit, battues 43-42 à Twickenham lors de la dernière journée. Si elles courent toujours après un sacre dans le Tournoi depuis 2018 – année de leur dernier succès face aux Anglaises – les Françaises affichent une régularité impressionnante depuis cette date. Hormis 2019 (3es), elles ont toujours terminé au moins deuxièmes de la compétition qu’elles ont par ailleurs remportée six fois (dont cinq Grands Chelems). Une constance remarquable au plus haut niveau, parfois éclipsée par ces défaites héroïques face à l’Angleterre.
Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : lors des trois dernières Coupes du monde (2014, 2017, 2022), les Tricolores ont à chaque fois décroché le bronze. Depuis la création du tournoi mondial, elles sont montées sept fois sur le podium. Il faut remonter à 2009 (Tournoi) et 2010 (Coupe du monde) pour retrouver une place hors du top 4. Une éternité. Oui, le rugby français peut être fier de son équipe féminine, devenue une référence planétaire, même si l’obstacle anglais reste un défi de taille.
Mais l’heure n’est plus aux seules satisfactions ; le moment est venu de franchir les dernières marches, de transformer les rêves en titres. Les Bleues, elles, veulent écrire une autre histoire. Celle d’un premier titre mondial. Comme leurs homologues du rugby à 7, qui ont décroché leur première médaille olympique (argent à Tokyo en 2021), elles rêvent de marquer l’histoire. Leur rêve est aussi celui de leurs entraîneurs, de leurs proches, de celles et ceux qui ont cru en elles, parfois dans l’ombre, avec passion, avec abnégation.
De la Fédération aux clubs, en passant par les staffs, les bénévoles et bien sûr les joueuses, tout le monde a élevé son niveau d’exigence. Depuis plusieurs années, le rugby féminin français avance, se structure, se professionnalise. Une Élite 1 resserrée et compétitive, une trentaine d’internationales sous contrat, des passerelles intelligentes entre le XV, le rugby à 7, les M20 et les M18… l’écosystème tout entier s’est mis au service de l’équipe de France mais ainsi de la filière Haut Niveau féminin. Tout est mis en œuvre pour tracer la voie. Leur voie. Notre voie.