France 7 : Le grand de saut de Siega
21/06/2019Il y a un peu plus d’un an, Rémi Sefo Siega occupait un poste de commercial le jour et d’arrière de l’URC Dumbéa, les soirs d’entraînement. Entre terrains bosselés à l’herbe pelée et plages de sable blanc bordées de cocotiers, la vie est légère et sans surprise dans cette petite ville au nord de Nouméa.
Quinze mois plus tard, le longiligne sprinteur de 27 ans, sous contrat fédéral depuis cet été, est le 3e meilleur marqueur d’essais des Bleus cette saison (17 essais). « C’est fou. Avant je regardais ces mecs à la télé sans jamais imaginer jouer avec eux. Ma vie a basculé en une journée. » Ce jour de février 2018, France 7 est en stage sur son île. Elle a besoin de quelques joueurs locaux pour une séance. « J’en fais deux. Je veux montrer ce que je peux faire, sans trop en faire. » L’impression laissée est assez forte pour que Christophe Reigt, manager général du 7, le convoque.
« Il me demande si je souhaite intégrer le projet, que mon profil correspond, mais qu’il y a du travail à faire. » Rémi n’hésite pas et se lance…
Il incarne parfaitement l’état d’esprit conquérant des Bleus
Mi-mars, Siega passe de la douceur du Pacifique au CNR transi de Marcoussis, bien décidé à ne pas laisser passer cette seconde chance. La première, c’était en 2012. L’URC Dumbéa et le Stade toulousain viennent de signer un partenariat. Tout jeune papa, Rémi passe six mois en Haute-Garonne, mais doit refuser d’intégrer le centre de formation Rouge et Noir « pour raisons familiales ».
Retour à l’ordinaire en Nouvelle-Calédonie. Six ans plus tard, il saisit donc à pleines mains et à toutes jambes cette deuxième opportunité. « Je me suis vite acclimaté. J’ai commencé à m’entraîner avec l’équipe Développement, joué une Coupe d’Europe avec elle avant d’être appelé en 13ème homme à Londres et de faire mes débuts au Paris Sevens. C’était magique. En plus, je marque contre les Gallois ! »
Cornaqué au sein du groupe par Pierre-Gilles Lakafia et Tavite Veredamu, Rémi découvre une nouvelle famille qui sait se resserrer après l’échec de Las Vegas (dernier) pour étonner le monde entier à Vancouver, puis à Hong Kong. « Ces deux Marseillaises me donnent encore des frissons », savoure le puissant ailier dont les progrès n’échappent ni au staff des Bleus ni aux adversaires. « En arrivant, je me demandais si j’avais le niveau. Aujourd’hui, je l’ai, mais il reste beaucoup de travail. »
Aux Bleus aussi, il reste du travail pour valider le billet pour les Jeux de Tokyo, l’objectif majeur de cette fin de saison. « L’objectif réel, ce n’est pas de participer mais d’aller chercher une médaille », conclut celui qui incarne parfaitement l’état d’esprit conquérant d’une équipe dont il est un nouveau et beau symbole.