Formation : Philippe Rougé-Thomas, l’axe de transmission

10/03/2020
Homme attachant et technicien passionné, Philippe Rougé-Thomas, Directeur de la formation de la FFR, est un homme de base du projet fédéral. À l’aise dans l’ombre, il aime rendre au rugby tout ce que celui-ci lui a apporté par le passé.

De sa longue aventure dans le rugby, à cheval sur deux siècles et cinq décennies, Philippe Rougé-Thomas ne retient pas les cinq Boucliers de Brennus et les trois sacres européens décrochés avec le Stade toulousain, sur le terrain ou sur le banc. Ni cet essai avec les Bleus en Nouvelle-Zélande à l’été 1989, pour l’une de ses deux seules sélections. « Ce que je retiens du rugby, c’est qu’il m’a aidé dans ma vie professionnelle et construit en tant qu’homme. J’ai eu la chance de jouer au Stade toulousain et d’être aujourd’hui à la Fédération. C’est une vie bien pleine, qui m’a permis de rencontrer beaucoup de gens. Au niveau professionnel, rugbystique, familial, amical, j’ai à peu près rempli toutes les cases. C’est une grande chance que je mesure », dit le Directeur de la formation française depuis trois ans.

Son destin a pris la direction du CNR de Marcoussis lors d’une discussion avec le futur président Laporte. « Je lui ai proposé un projet qui s’est trouvé être en adéquation avec ce que pensait Didier Retière, à savoir un modèle de formation franco-français, ciblé autour du joueur de haut niveau. » Avec son pedigree, fortement marqué par cet attachement à la formation, Philippe Rougé-Thomas avait tout du candidat idéal pour cette mission capitale. « C’est un boulot qui me passionne depuis toujours. »

“Transmettre le relais en permanence, c’est le fondement de notre sport”

Philippe RougÉ-THOMAS (Directeur de la formation de la FFR)

Crampons raccrochés en 1993, Philippe Rougé-Thomas n’a jamais quitté l’univers ovale, d’entraîneur d’une équipe fédérale (le FC Toulouse) à adjoint de Guy Novès, entraîneur des lignes arrière rouge et noir des années 2000. « J’ai connu tous les échelons, tous les rôles, dit celui qui a débuté troisième ligne avant d’exploser à l’ouverture. Je me suis occupé de tout jeunes, d’adolescents, d’adultes amateurs et professionnels, tout ça m’a beaucoup aidé avant d’être nommé à la Fédération. C’est une grande fierté, une belle reconnaissance de mon travail. » S’il rappelle que l’âge de la retraite approche (58 ans), mais que « l’envie est intacte », Philippe Rougé-Thomas répète également que Toulouse et sa famille lui manquent, fier d’annoncer les premiers pas sur un terrain de sa petite-fille. « Le rugby évolue, les valeurs restent les mêmes : partage, respect, humilité. »

L’ancien Toulousain est trop passionné pour ne pas s’investir à 100  % dans sa tâche. « Je suis souvent devant un bureau et le terrain me manque énormément. Mais je me dis que ce que je fais sur le bureau sera utile à d’autres sur le terrain. Donner avant de prendre, transmettre le relais en permanence, c’est le fondement de notre sport », conclut-il. Il le sait mieux que personne.