DTN : Des missions de plus en plus fortes
26/05/2022La mission de la DTN se décline par le fait que l’État donne une délégation à la FFR afin de développer la pratique du rugby sur le territoire français et représenter la France au niveau international. La DTN contribue donc à développer un service public. Des techniciens d’État côtoient des techniciens de contrat privé. Le volet sportif surtout est au cœur du dispositif et donc des actions menées. DTN adjoint depuis 2005, Yves Ajac a notamment en charge le rugby fédéral. Véritable mémoire vive de la maison, en poste depuis août 1992, il a été coach de la filière haut niveau, puis du bataillon de Joinville (jusqu’en 1998), de France A et adjoint du XV de France de Bernard Laporte. Seul DTN adjoint depuis 2014, celui qui prendra sa retraite au 1 er juillet 2022 loue l’arrivée de nouvelles pratiques : « Entre 1992 et aujourd’hui, il y a eu une multiplication des offres. En dehors du rugby à XV et du rugby à 7, on a développé la pratique des filles, du rugby à 10, du Baby Rugby, du rugby dans les écoles, etc. Nos métiers ont ainsi complètement changé pour s’adapter à ces nouveaux rugbys. »
La formation est évidemment au cœur du réacteur, comme le rappelle Max Godemet, ancien DTN adjoint dans les années 2000. En charge notamment de la formation fédérale, il a eu pour mission de créer cinq centres en France où certains diplômes pouvaient être passés. « À partir de 2007, pour entraîner une équipe professionnelle, il fallait valider un diplôme d’État. Le BE2 ou le DES s’opéraient alors sous forme d’alternance. Le ministère a posé ces exigences et la DTN a organisé. Toute la génération des Brunel, Seigne, Urios, Ntamack, Péméja, Sadourny ou Rey se sont présentés lors de la première promotion. » Yves Ajac apporte une dernière touche aux actions des hommes. « Le rugby promotionnel, à savoir le rugby pour le plus grand nombre, a pris une énorme importance au point de devenir l’égal du haut niveau ou de la formation. » Il a donc fallu restructurer ou plutôt ajuster l’organisation en place. « C’est une organisation statutaire, tient à rappeler l’ancien DTN Robert Antonin (1991 à 1999). Le fait que la DTN ne soit pas un service de la famille mais une entité à part œuvrant pour la FFR garantit davantage de confiance de l’État afin d’octroyer des subventions et des aides en faveur du rugby. »
Marcoussis est évidemment le lieu où siège la DTN, qui mène une action transverse au cœur de la politique sportive de la FFR. Qui dit multiplication des offres, des tâches, des services ou des staffs dit complexité à tout relier. Pourtant, la DTN a développé ces passerelles pour le bien du rugby en France. Les échanges avec la direction générale, le juridique, le médical, les ressources humaines, les territoires ou la communication démontrent toute la forte transversalité qui existe. « La structuration de la DTN au niveau des ressources humaines a profondément évolué à partir de 2014, tient à préciser Yves Ajac. Notamment par rapport aux thématiques abordées. »
Le positionnement de la DTN a été encore plus marqué, assumant une partie du pilotage de la politique sportive de la FFR, faisant d’ailleurs des propositions pour cette dernière. En dehors des CTR, ils étaient quatre personnes fin 90, une quinzaine il y a une grosse quinzaine d’années, ils sont aujourd’hui 42 cadres d’État à la DTN, salariés par l’État et placés auprès de la Fédération. Les augmentations de CTC (162), CTL (30), DTL (8) et CTN (11), dépendant tous de la DTN, ont fortement renforcé les troupes qu’il faut driver. Le haut niveau jeune s’est aussi fortement structuré, tout en se rapprochant des clubs. Ainsi, le Pôle France a laissé place à 25 Académies-pôles Espoirs, plus près des clubs, afin de travailler en concertation. Une équipe à la DTN s’occupe aussi spécifiquement du volet formation, avec notamment un directeur de l’Institut national Emploi Formation (INEF), actuellement Jean-Pascal Fabris. « Cet apport de RH a permis une approche beaucoup plus proche du terrain qu’auparavant », argue Yves Ajac. Avec une envie de tirer le meilleur de tous, de s’ouvrir à d’autres pratiques et pratiquant(e)s, de sans cesse proposer un sport sain, engagé et sans danger, la DTN ne cesse de se réinventer pour exploiter toute la vitalité de son rugby.
Outre le DTN Didier Retière qui rejoint l’ASMCA, d’autres cadres historiques ont quitté ou vont quitter la boutique. Le DTL Christian Galonnier, le directeur de la formation, Riadh Djait ou le DTN adjoint Yves Ajac, au service de la Direction technique nationale et du rugby français en général depuis de nombreuses années, vont passer le relais ou s’apprêtent à le faire. « Nul n’est irremplaçable, sourit Yves Ajac. Comme toujours, la DTN continue et va continuer de prendre son destin en main. »