Coup de sifflet : Touche ou pas touche
20/01/20171/Essai en question
DESSIN A : L’ailier (rouge) de l’équipe en possession du ballon est arrivé à quelques centimètres de la ligne d’en-but adverse. Il est à pleine vitesse. Il s’apprête à plonger dans l’en-but afin de marquer un essai. Il est positionné tout près de la ligne de touche. Deux défenseurs (bleus) arrivent en travers. Le premier (x) plaque le porteur du ballon sur le haut du corps. Il tente de lui arracher le ballon, en vain, pour éviter l’essai. Le second (xx) intervient sur les jambes de l’attaquant et tente de le pousser en touche avant qu’il n’aplatisse.
DESSIN B : L’attaquant s’est affalé derrière la ligne d’en-but, en possession du ballon, qu’il semble avoir aplati. Son corps est encore sur le terrain, la moitié de son buste se trouvant dans l’en-but avec le ballon. Ses pieds sont au-dessus du sol. Ils se trouvent en dehors du terrain, en l’air, tenus par les mains du second défenseur (xx) qui, lui, est allongé en touche.
QUESTION Sur cette action (dessins A et B), l’arbitre demande l’assistance vidéo afin de valider l’essai. Les images montrent qu’à aucun moment l’attaquant ne se trouve en touche, si ce n’est par le biais du plaqueur qui lui tient les jambes. Dans ce cas précis, le défenseur étant déjà en touche, doit-on considérer que le porteur du ballon l’est également ? Auquel cas, l’arbitre ne doit-il pas invalider l’essai ?
JOËL DUMÉ : Il faut faire la différence entre un ballon mis en touche et un ballon porté par un joueur. Dans le premier cas, il y a touche si le ballon, non porté par un joueur, touche la ligne de touche ou alors quelqu’un ou quelque chose sur ou au-delà de la ligne de touche. Dans le deuxième cas, il y a touche si, le ballon étant porté par un joueur, ce ballon ou le joueur qui le porte touche la ligne de touche ou le sol au-delà. Dans le cas présent d’un joueur porteur du ballon, l’essai doit être validé car, même si ses pieds ont traversé le plan vertical de la ligne de touche, à aucun moment ils ne sont en contact avec la ligne de touche ou le sol au-delà.
2/ Ballon en contact avec le drapeau de coin
DESSIN C : Nous sommes dans un coin du terrain, au niveau du drapeau planté à l’intersection de la ligne d’en-but et de la ligne de touche. Un ballon a été botté à suivre par l’équipe qui attaque, précisément par l’ailier qui longe la ligne de touche. Il est à la lutte avec son vis-à-vis, qui le pousse en dehors du terrain. Ce ballon, après quelques rebonds, entre en contact avec le milieu du drapeau, le faisant plier vers l’arrière.
DESSIN D : Le ballon, qui a rebondi sur le poteau, revient dans les limites du terrain, plus précisément dans l’en-but, à quelques centimètres de la ligne de touche de but. Le défenseur est déjà dans un mouvement de plongée vers le poteau. Mais le rebond du ballon sur ledit poteau trompe le défenseur et ce ballon se retrouve au sol à la portée de l’attaquant. Ce dernier se trouve un pied en touche et l’autre en touche de but (donc à l’extérieur du terrain) mais il s’affale néanmoins sur le ballon afin de l’aplatir dans l’en-but.
QUESTION Y a-t-il touche, essai ou renvoi aux 22 mètres ?
JOËL DUMÉ : Si le ballon touche un poteau de coin et revient en jeu, le jeu doit continuer. Par contre, si, après avoir touché un poteau de coin, le ballon sort en touche, il y aura touche. Si le ballon, après avoir touché le poteau de coin, sort en touche de but, il y aura renvoi aux 22 m.
Par ailleurs, si le porteur du ballon touche un poteau de coin avec une partie de son corps mais réussit à faire un touché en but, l’essai doit être accordé (sauf si le ballon est aplati contre la base de ce même poteau de coin).
Enfin, un joueur qui se trouve en touche ou touche de but peut marquer un essai en faisant un touché en but, à condi¬tion de n’avoir pas été porteur du ballon, ce qui est le cas ici.
3/ Ballon aérien au-delà de la ligne de touche
DESSINS E – F Un joueur tente de dégager le ballon depuis ses propres 22 m. Il ne cherche pas à mettre le ballon en touche mais à renvoyer le jeu le plus loin dans le camp adverse. La trajectoire du ballon (en pointillé) suit une courbe qui le propulse au-delà de l’aire de jeu, passant ainsi le plan vir¬tuel de la ligne de touche, avant de revenir dans le terrain, au niveau des 22 m adverses (dessin E). Sur le dessin F, l’intention du botteur est de sortir le ballon en touche, tandis que celle du joueur adverse est de l’empêcher de sortir en touche. Ce dernier a, au départ, les deux pieds à l’intérieur du champ de jeu.
QUESTION (DESSIN E) La sortie en l’air du ballon doit-elle être considérée comme une sortie en touche ?
JOËL DUMÉ : Dans ce cas, même si le ballon a traversé le plan de la ligne de touche avant de revenir dans le champ de jeu, il n’y a pas touche. Il faut s’appuyer sur la définition du ballon en touche. Le ballon est en touche quand, non porté par un joueur, il touche la ligne de touche, ou quelqu’un ou quelque chose au-delà de la ligne de touche.
QUESTION (DESSIN F) Qu’en est-il lorsque le joueur adverse tente d’éviter la sortie en touche ? Qu’en serait-il s’il sautait en prenant appui dans le terrain ?
JOËL DUMÉ : Dans ce cas, il faut se rapporter à la définition de la sortie en touche telle que décrite sur les dessins A et B. Le ballon a, ici, franchi le plan vertical de la touche. Il faut se poser la question suivante : le ballon, non porté par un joueur, a-t-il touché quelqu’un qui se trouve en touche ? La réponse est non. Le joueur qui touche le ballon, même si son corps a traversé le plan vertical de la touche, n’est pas considéré en touche car ses deux pieds sont dans le champ de jeu. Le jeu doit continuer. Si le ballon franchit le plan de la ligne de touche et qu’un joueur saute et dévie ce ballon dans le champ de jeu, les deux pieds de ce joueur doivent obligatoirement reprendre contact avec le champ de jeu. Dans le cas contraire, si le joueur reprend appui en touche, il est considéré comme étant en touche. Le lancer sera donc pour l’adversaire du botteur.