Céline Ferer : « Beaucoup d’envie et d’ambitions
21/10/2020Il est donc possible de grandir à Bayonne sans mettre un pied dans le rugby…
C’est vrai, je n’ai découvert le rugby qu’à 19 ans, grâce à une copine de BTS. Ma famille n’est pas très rugby, je regardais ça de loin. J’ai fait du tennis pendant longtemps, un peu de basket en UNSS. Le rugby, je n’y connaissais pas grand-chose. Ça a été un vrai coup de foudre. Pas le sport en lui-même, j’étais larguée sur les règles, sur les positionnements, mais sur l’état d’esprit de groupe. J’ai commencé direct en Senior.
À quel moment le très haut niveau est-il devenu une ambition ?
Après deux ou trois ans, mon jeu a changé, ça a décollé très vite. En Armelle-Auclair avec Bayonne, on jouait chaque année les phases finales. Un nouvel entraîneur est arrivé, Jean-Michel Gonzalez, qui était aussi sélectionneur du XV de France. Il m’a prise sous son aile, m’a aidée à me propulser au haut niveau, il était toujours derrière moi. Il m’avait dit qu’en continuant sur cette voie, j’aurais bientôt ma chance. Je l’ai eue lors du Tournoi 2015, quatre ans après mes débuts dans ce sport.
Quels souvenirs garderez-vous de votre première saison à Toulouse après sept années à l’AS Bayonne ?
Je suis arrivée avec le genou abîmé, donc je me suis d’abord surtout intégrée en salle de muscu ! Mais je connaissais plusieurs de mes nouvelles partenaires, les internationales, ça a été très facile. J’ai pu jouer quelques matches avant le Tournoi et le confinement. Cette période a été un peu difficile au début, parce que je voulais finir la saison avec Toulouse, on avait des ambitions et je voulais me montrer. Ça a été une grosse frustration, mais c’est la vie. Les saisons sont longues et la coupure a fait du bien. C’est peut-être un mal pour un bien. On repart de plus belle.
Quelles sont vos activités en dehors du rugby ?
Je suis une formation de préparateur physique depuis l’année dernière. J’ai commencé un stage au Cross-fit de Portet-sur-Garonne, dix heures par semaine. J’espère décrocher mon diplôme l’année prochaine. Je dois commencer à penser à l’après-rugby, je suis plus près de la fin que du début. Mais ce n’est pas encore pour demain.
Comment avez-vous fêté vos retrouvailles avec le groupe tricolore après le confinement ?
On se donnait des nouvelles pendant cette période, mais c’était un grand plaisir de se retrouver. Enfin ! Des retrouvailles dans la joie, mais aussi dans la douleur tant on a bossé pendant les stages de reprise. On a un Tournoi à finir et un autre à disputer avant la Coupe du monde. On a aussi deux matches contre les Anglaises cet automne, nos rivales n° 1. On attaque tout ça avec beaucoup d’envie et d’ambitions.
Cette deuxième Coupe du monde, vous y pensez souvent ?
Je me lève, j’y pense ; je me couche, j’y pense ! J’ai la chance d’être sous contrat avec la FFR. Le rugby est devenu notre boulot. On vit pour ça. Avant, j’étais commerciale dans un magasin de décoration en parallèle, ce n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui d’arriver en forme aux entraînements.