Carton bleu : Le retour au jeu
03/01/2020Qu’est-ce que le « Carton bleu » ?
Le dispositif du carton bleu est étendu depuis le début de la saison à l’ensemble des compétitions seniors et jeunes en rugby amateur, toutes catégories – féminines et masculines – confondues, de la fédérale 1 à la 4ème série, y compris chez les jeunes. Il se résume à un protocole très simple : dès qu’il y a un signalement par l’arbitre (ou fait à ce dernier) d’un comportement avec des signes évidents de commotion cérébrale, le carton bleu est signifié à la joueuse ou au joueur concerné puis est consigné sur la feuille de match, ce qui entraîne de facto un blocage de la licence via Oval-e (23 jours pour les moins de 18 ans, 11 jours pour les plus de 18 ans).
Déblocage et retour au jeu
Le carton bleu ne peut être débloqué qu’après la communication d’un certificat médical de non-contre-indication à la pratique du rugby en compétition au président de la commission médicale de la Ligue concernée. « C’est une sécurité afin d’avoir, notamment chez les jeunes de moins de 18 ans, un arrêt de compétition d’au moins trois week-ends, de sorte que la récupération puisse se faire en totalité, précise le docteur Jean-Pierre Guinoiseau, président de la commission médicale de la FFR. Pour les plus de 18 ans, c’est au moins deux week-ends d’arrêt total. » Les U18 peuvent commencer le protocole de récupération et de reprise du jeu sans contact à partir du 8ème jour suivant le carton (J8), à condition de respecter systématiquement 24 heures de repos strict, physique et cognitif. Cela implique de ne pas jouer sur tablette ou de pas trop regarder la télévision. Pour les plus de 18 ans, c’est à partir du 3ème jour suivant le carton (J3). Le protocole de retour au jeu doit ainsi respecter 5 paliers progressifs, avec une reprise d’activité physique basée, dans un premier temps, essentiellement sur l’endurance. Une fois tous les paliers franchis et le certificat médical en poche, la reprise est possible. Ces délais sont incompressibles.
Qui est habilité à un carton bleu ?
Philippe Marguin, membre de la Direction de l’arbitrage en charge de ces sujets, précise que seul l’arbitre est habilité à le faire, mais qu’il peut être secondé. « Parfois, il ne voit pas tout sur un terrain et certaines choses peuvent se passer en dehors de son champ visuel. Le protocole prévoit alors l’intervention des assesseurs, lorsqu’ils sont désignés officiellement, et lorsqu’il y a signe évident de commotion. Ils préviennent alors l’arbitre et lui demandent de sortir le carton bleu ». De même, si la compétition prévoit un représentant fédéral, ce dernier est également habilité à signaler un cas de cet ordre à l’arbitre. Les membres du staff de l’équipe concernée
Que faut-il attendre de ce carton bleu ?
Si le recul statistique n’est pas encore possible en raison de la relative « jeunesse » de l’opération, tout le monde reste convaincu de l’efficacité de la mesure. « On sait, par expérience, que dans 90 % des cas, la commotion cérébrale guérit spontanément dans les 48 premières heures si le repos total est bien observé, explique Jean-Pierre Guinoiseau. On sait qu’en étendant cela à 11 et 23 jours, on n’aura pas de retour de bâton. » Si la priorité est d’abord de préserver les joueurs, il est prévu ensuite de les suivre, puis d’effectuer des analyses grâce à une enquête épidémiologique réalisée sur l’ensemble de la traumatologie avec l’ISPED. L’état des lieux permettra alors de prendre un certain nombre de mesures. Le premier rapport annuel est prévu dans deux ans.