Arbitrage : Reconversion tout terrain

29/10/2021
Partons à la rencontre de 5 anciens joueurs aux parcours différents qui ont décidé de réorienter leur trajectoire sportive vers l’arbitrage, après avoir été un jour Champions de France ou porté le maillot frappé du coq. Cinquième épisode avec Benoit Albert !

Maxime Chalon, Joy Neville, Nic Berry, Philippe Bonhoure, Alain Rolland, Karl Dickson, Joël Jutge aujourd’hui patron des arbitres à World Rugby, autant de noms d’arbitres qui il y a quelques années faisaient le bonheur de leurs clubs de première division ou de leur équipe nationale, et qui un jour ont orienté leur parcours vers l’arbitrage, retrouvant autrement le très haut niveau. Sur les traces de leurs aînés, d’autres joueurs se sont lancés dans l’aventure de l’arbitrage après leur carrière ballon en main. Sur les traces de leurs aînés, d’autres joueurs se sont lancés dans l’aventure de l’arbitrage après leur carrière ballon en main.

« Il est évident que pour ces arbitres qui ont été joueurs de très haut niveau, et même internationaux pour certains, la connaissance du jeu favorise une lecture efficace » précise Franck Maciello « et nous sommes attentifs, lorsqu’un ancien joueur décide de se consacrer à l’arbitrage, à lui faire rapidement grimper les échelons, s’il en a bien évidemment les compétences, pour pourquoi pas lui permettre d’atteindre le très haut niveau rapidement. » L’arbitrage est ainsi un prolongement du parcours sportif, et même pour certains une nouvelle carrière.

« Bien évidemment » ajoute le DTNA «la pratique du haut niveau n’est pas la seule condition pour y officier avec un sifflet, tout comme le fait de ne pas y avoir joué n’est en rien rédhibitoire pour devenir arbitre de Top 14, mais nous pensons que c’est un élément facilitateur pour une progression plus rapide. » Nous partons à la rencontre de 5 anciens joueurs aux parcours différents qui ont décidé de réorienter leur trajectoire sportive vers l’arbitrage, après avoir été un jour Champions de France ou porté le maillot frappé du coq.

Originaire de Castres où il fait ses armes dans l’équipe Espoirs, Benoit Albert va connaitre une belle carrière de ¾ centre, évoluant tout à tour à Montauban en Pro D2 de 2000 à 2007, Auch en Top 14 2007-2008, et Mazamet de 2008 à 2010 où il terminera sa carrière ponctuée par deux titres de Pro D2  en 2001 et 2006.

Des souvenirs de stades ou de partenaires aussi, comme Sébastien Fauqué avec qui il a partagé le titre de 2002 à Montauban, qu’il a retrouvé quelques années plus tard en tant qu’arbitre. « Bien sûr, quand on croise un ancien partenaire, il faut savoir se garder de ses émotions, mais quand on est arbitre, ce n’est pas le plus compliqué tant nous sommes dans notre propre univers »

Un univers qui ressemble aussi à celui du joueur, Benoit dit y trouver beaucoup de similitudes, à commencer par cette décharge d’adrénaline propre à tous les sportifs « je prépare mes matchs comme lorsque je jouais, les rencontres qui arrivent sont vite présentes à l’esprit dans la semaine qui les précèdent. Un arbitre s’y prépare mentalement aussi, tout comme le joueur, mais peut être avec moins de pression dans la semaine »

Une préparation méthodique, mais que Benoit a la possibilité maintenant d’organiser durant la semaine, dépendant moins des horaires imposés par les entrainements d’un club, ce qui rend aussi la vie familiale plus facile « il y a nettement plus de liberté depuis que j’arbitre, il m’arrive même de partir avec ma famille pour le week end, ce qui n’arrivait jamais quand je jouais »

Dans cette préparation, Benoit sait aussi intégrer ce qu’il a capitalisé durant toutes ces années à jouer en secteur professionnel, même si pour lui les aspects techniques du rugby ne sont pas le plus important pour réussir sa reconversion au sifflet « Ça compte bien évidemment de connaitre le jeu, mais on peut tout à fait se lancer dans l’arbitrage sans pour autant avoir été international. Ce qui me sert le plus aujourd’hui, c’est la perception globale d’une rencontre, ou encore la gestion de l’environnement d’un match, ou encore la perception des émotions des joueurs, on comprend peut-être mieux ce qui se passe sur un terrain quand on y a été soi-même confronté »

Une reconversion réussie, mais qui s’est préparée en amont. « Ce n’est pas anodin d’arrêter une carrière de joueur, le manque et le vide nous guettent, et il faut s’y préparer. A ceux qui hésiteraient à venir à l’arbitrage, je peux leur dire simplement d’oser, d’essayer, ne serait-ce que pour éviter les a priori, et il y a de grandes chances que cela leur plaise ! »

Alors si comme Benoit Albert l’aventure vous attire, une seule adresse jeveuxarbitrer@ffr.fr !!